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Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias

Yvonne de Gaulle

Yvonne de Gaulle, née Yvonne Charlotte Anne Marie Vendroux le 22 mai 1900 à Calais et morte le 8 novembre 1979 à Paris, est l'épouse de Charles de Gaulle, président de la République française du 8 janvier 1959 au 28 avril 1969. Réputée très discrète (bien que présente sur de nombreuses photos et vidéos, elle ne donna jamais aucune interview et le grand public ne connaissait pas le son de sa voix), elle était surnommée « Tante Yvonne » par les Français. 

Yvonne de Gaulle
Son enfance à Calais

Yvonne Vendroux est issue d'une famille d'industriels calaisienne d'origine bourguignonne. À l'origine, sa famille est néerlandaise, du nom de « Van Droeg » transformé en « Vendroux » quand cette famille de producteurs de tabac doit partir, Guillaume d'Orange ayant décidé de faire inonder des terres pour repousser l'avancée des troupes du roi de France Louis XIV. Un de leurs descendants, ancêtre d'Yvonne, épouse une Calaisienne au début de la Révolution française. Son père, Jacques, est le président du Conseil d'administration d'une biscuiterie. Sa mère, Marguerite née Forest, issue d'une famille de notaires ardennais, est la sixième femme de France à obtenir un permis de conduire, et est la petite-fille d'Alfred Corneau, industriel de Charleville-Mézières. Les Vendroux passaient leurs étés dans le château ardennais de l’abbaye Notre-Dame de Sept-Fontaines.

Son frère aîné, Jacques Vendroux, né en 1897, deviendra maire de Calais et député. Son frère cadet Jean, né en 1901 à Calais, marié à Madeleine Schallier (1907-2000), père de sept enfants, décèdera en 1956 dans un accident de voiture. Sa sœur Suzanne Vendroux (née le 28 février 1905 à Calais, et décédée le 27 décembre 1980 à Worthing, en Angleterre) s'est mariée le 5 mars 1934 à Fagnon, avec Jean Rerolle (né le 12 juillet 1897 à Châteauroux et décédé le 23 mars 1978 à Neuilly-sur-Seine) avec lequel elle a deux enfants, Jacques-Henri (né le 21 janvier 1935, à Paris, dans le 17e arrondissement) et Marguerite-Marie. L'éducation que lui donnent ses parents est stricte mais conforme aux usages de l'époque et de son milieu social relativement aisé. Le vouvoiement est de rigueur et les filles de la famille sont invitées à apprendre la couture. Pendant la Première Guerre mondiale, les enfants et leur gouvernante déménagent en Angleterre, à Canterbury, ne revenant voir leurs parents en France que pour les fêtes de fin d'année. Ils s'installent aussi à Wissant. 

Les études

Elle apprend à lire à la maison et étudie chez les dominicaines, à Asnières-sur-Seine. Un de ses bulletins permet de cerner l'élève qu'elle est alors : « Pleine d'idéal et de droiture, de caractère régulier et consciencieux ». En 1918, elle suit les dominicaines qui se réfugient au couvent des visitandines de Périgueux.

Son mariage avec Charles de Gaulle

En 1920, elle rencontre Charles de Gaulle, alors capitaine revenant d'une mission en Pologne. La rencontre est en fait arrangée en secret par la famille Vendroux ; leur première sortie est au Grand Palais, au salon d'automne, pour voir la toile La Femme en bleu de Kees van Dongen. Revenus ensuite prendre le thé, Charles aurait renversé sa tasse sur la robe de la jeune femme, qui l'aurait pris avec humour. Leur première soirée est le bal de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, à l'hôtel des Réservoirs, à Versailles (l'établissement où Charles de Gaulle avait fait ses études de 1908 à 1912, était alors basé dans la ville voisine de Saint-Cyr-l'École). Deux jours après, elle déclare à ses parents : « Ce sera lui, ou personne. » Ils se fiancent le 11 novembre, avant la fin de la permission du capitaine de Gaulle et se marient le 7 avril 1921, en l’église Notre-Dame de Calais. De Gaulle est conscient d'épouser un beau parti, écrivant à l'un de ses amis : « J'épouse les biscuits Vendroux. » Leur lune de miel se passe dans le nord de l’Italie. De cette union naîtront trois enfants, un garçon et deux filles (dont la benjamine, Anne, était porteuse d’une trisomie 21) : 

Le rôle d’Yvonne de Gaulle pendant la Seconde Guerre mondiale

En 1934, elle s'installe avec sa famille dans la propriété de « La Brasserie », aussitôt rebaptisée « La Boisserie », à Colombey-les-Deux-Églises. L'achat de cette propriété, entourée de hauts murs, avait entre autres pour fin de protéger leur fille Anne, atteinte de trisomie, de l'indiscrétion du public. Passionnée d'horticulture, Yvonne de Gaulle prend le soin d'entretenir le jardin du domaine. Lors de la débâcle de 1940, elle parvient, à partir de La Boisserie, à rallier Londres avec ses enfants. Sa biographe, Geneviève Moll, écrit : « […] lorsque la France est livrée à l'ennemi, avec une intuition inouïe du rôle que s'apprête à jouer son mari, sans nouvelles de lui, elle gagne l'Angleterre seule, avec leurs trois enfants ». 

Yvonne et ses enfants suivent le général pendant les déplacements du gouvernement provisoire. Pour légitimer le général dans son rôle de chef de la France libre et le faire connaître aux yeux des Britanniques, Winston Churchill organise un reportage sur la vie quotidienne des de Gaulle : on peut ainsi voir Yvonne de Gaulle préparant le repas ou discutant avec son mari. En 1948, à la mort de leur fille Anne, Yvonne de Gaulle et son époux fondent en sa mémoire la fondation Anne-de-Gaulle, au château de Vert-Cœur, à Milon-la-Chapelle (Yvelines). Georges Pompidou dirige cette fondation et devient à cette époque proche du général de Gaulle. Pendant la « traversée du désert » de son époux, elle tente de convaincre ce dernier de renoncer à la politique ; le couple entame sa retraite à la Boisserie. 

Yvonne de Gaulle
Épouse du président de la République française

« Désormais il va nous falloir vivre en meublé », s'exclame Yvonne de Gaulle, devenue « première dame de France », le 21 décembre 1958, lors de la victoire du général. Le couple arrive au palais de l'Élysée en Citroën Traction Avant 15 chevaux. Pendant la présidence de son mari, de 1959 à 1969, Yvonne de Gaulle mène au palais de l'Élysée, avec son époux, un train de vie simple et mesuré. Discrète sur la scène publique, elle est surnommée par les journalistes « Tante Yvonne ». Catholique pratiquante, elle influe sur le conservatisme de son mari en matière de morale, et veille même à ce que l'on tienne à l'écart des gouvernements les personnes divorcées ou coupables d'adultère. Une des premières choses qu'elle demande après être arrivée au palais est une pietà, que lui fournit le musée du Louvre. Le général, qui invita l'actrice Brigitte Bardot, faillit décommander après les protestations de sa femme : en effet, elle refusait de recevoir au palais des personnes divorcées. Selon Bertrand Meyer-Stabley, elle « incarne la tradition, le respect des valeurs morales et le sens du devoir ». Ceci ne l'empêchera pas, cependant, d'intervenir auprès de son époux (qui y était plutôt opposé) en faveur de la future loi Neuwirth, autorisant la contraception orale (la pilule). Son couturier attitré est Jacques Heim.

Une journée type d'Yvonne de Gaulle se décrit par les trois repas pris en tête à tête avec son époux. Au petit-déjeuner, elle lit Le Figaro. Ils regardent ensemble la télévision jusqu'à 23 heures. Le dimanche matin, ils vont ensemble à la messe célébrée dans la chapelle du palais. Du palais de l'Élysée, elle dit au président des États-Unis Eisenhower « Tout le monde y est chez soi, sauf nous ». En 1959, elle est la marraine du nouvel appareil du constructeur Sud-Aviation : la Caravelle « Lorraine », le baptême ayant lieu à l’aéroport d’Orly Nord le 24 mars 1959. En 1960, elle est la marraine du paquebot France, qu'elle baptise. Elle est l'une des premières dames à véritablement jouer un rôle médiatique : en 1961, alors que le couple présidentiel américain John et Jackie Kennedy est convié par le général de Gaulle, elle prend l'initiative de tisser des liens avec la première dame américaine en l'emmenant visiter l'école de puériculture située boulevard Brune (14e arrondissement de Paris). Deux ans plus tard, après l'assassinat de son époux, Jackie est conviée par Yvonne de Gaulle à venir se reposer et s'éloigner de la pression médiatique qui pèse alors sur elle.

En 1962, elle est, avec son mari, la cible de l'attentat du Petit-Clamart. Sauvé, le général lui dit : « Vous êtes brave Yvonne ». Cet événement lui inspire cette seule phrase, restée célèbre « J'espère que les poulets n'ont rien eu », voulant parler non pas des policiers mais des volailles transportées dans le coffre de la DS. Le fait, entre autres, que le commanditaire de la tentative d’assassinat, le lieutenant-colonel Bastien-Thiry, ait cherché à attenter à la vie d'une femme sans prendre de risques lui-même, et ait mis en danger des personnes innocentes (dont trois enfants et leurs parents) incite le général de Gaulle à considérer cela comme une circonstance aggravante et à refuser d'accorder la grâce présidentielle à Bastien-Thiry qui avait été condamné à mort par la Cour militaire de justice. L'officier sera fusillé huit mois plus tard au Fort d'Ivry. Pendant les évènements de mai 1968, elle accompagne son mari dans son déplacement à Baden-Baden. Elle déclare : « Que les communistes usent de la rue pour arriver à leurs fins, je m'y oppose ». 

Retraite et mort

Son époux Charles ayant démissionné de la présidence de la République en 1969, elle l'accompagne dans sa retraite, notamment dans son voyage en Irlande, célèbre pour les photos du couple et de l'aide de camp du général, François Flohic, prises sur la plage. Veuve en 1970, elle vit discrètement jusqu'en 1978, avant d'entrer dans la maison de retraite des sœurs de l'Immaculée Conception, à Paris. Elle meurt à l'hôpital du Val-de-Grâce, à Paris, à l'âge de 79 ans, le 8 novembre 1979, à la veille du neuvième anniversaire du décès de son mari. Elle repose dans le cimetière de Colombey aux côtés de son époux et de leur fille Anne

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