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Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias

Ludendorff Erich

Erich Ludendorff, né le 9 avril 1865 à Kruszewnia près de Posen en Prusse et mort le 20 décembre 1937 à Tutzing en Bavière, est un militaire et homme politique allemand. Il est général en chef des armées allemandes (la Deutsches Heer) pendant la Première Guerre mondiale, de 1916 à 1918. Il soutient activement le mouvement national-socialiste dans ses débuts (années 1920), avant de s'opposer à Adolf Hitler, et de se détourner de la politique pour créer, avec sa femme, un mouvement néopaïen. 

Ludendorff Erich
Carrière

Sous l'Empire

Né sous le nom de « Erich Ludendorff » et non pas « Erich von Ludendorff », il est roturier d'une famille de marchands, né d'un père poméranien et d'une mère suédoise. Âgé de 18 ans, il gagne ses galons d’officier et sert dans l’infanterie avant d’être appelé à rejoindre le Generalstab (l'état-major général de l'Armée allemande) dès 1894. Militariste convaincu, Ludendorff citait volontiers Salluste pour qui « la paix est l’intervalle de temps entre deux guerres » : il participe activement à l’élaboration du plan Schlieffen pour l’invasion de la France, en tant que chef de la 2e section du Grand État-Major d'avril 1908 à janvier 1913. En 1912, il refuse d'être anobli. 

Grande Guerre

À peine le conflit est-il engagé que Ludendorff est nommé au poste de Generalquartiermeister, à la seconde armée de von Bülow. L’objectif de cette seconde armée est de mettre en œuvre ce qui a été décidé par le plan Schlieffen, à savoir la prise des forts de Liège afin de s’ouvrir la route du territoire français. Après le succès de l’opération, Ludendorff est rappelé à l'OHL (Oberste Heeresleitung ou « Commandement suprême de l'armée de terre ») aux côtés de Paul von Hindenburg. Après la victoire de Tannenberg (26-30 août 1914) sur la IIe armée du général russe Alexander Samsonov, Ludendorff est nommé Generalquartiermeister de von Hindenburg. Dans les territoires conquis à l'Est de la Prusse et de la Pologne, l'Ober Ost, est mise en place une administration militaire sous la tutelle directe de l'OHL et confiée directement à Ludendorff, sous l'autorité de von Hindenburg. Inséparables, ils deviennent peu à peu les véritables décideurs de l’Allemagne après que von Hindenburg eut été nommé chef suprême de l’armée allemande en remplacement de Falkenhayn, limogé en août 1916, reléguant le Kaiser Guillaume II dans un rôle de faire-valoir.

Face à la supériorité maritime britannique, Ludendorff se fait l’apôtre de la guerre totale en utilisant à outrance sa flotte sous-marine : cette arme, destinée à provoquer l'effroi des convois de ravitaillement, envoie par le fond de multiples navires civils comme le Lusitania. Loin d'interrompre le trafic transatlantique, elle détériore fortement les relations diplomatiques entre l'Allemagne et les États-Unis. En 1917, Ludendorff est un des principaux acteurs qui négocient le traité de Brest-Litovsk avec la Russie révolutionnaire. Les forces allemandes pouvant être retirées du front Est, Hindenburg et Ludendorff décident alors de planifier une vaste offensive pour le printemps 1918. Le 21 mars 1918, 181 divisions allemandes s’attaquent à 211 divisions alliées, dont 104 françaises. Le Grand État-Major avait pallié le manque de chars par la constitution d’une artillerie mobile pour suivre les progressions de l’infanterie. 

Devant l’imminence du danger, le maréchal français Foch est nommé commandant en chef des armées alliées à la conférence de Doullens, le 26 mars. Paris est à nouveau sous le feu des canons allemands. Clemenceau défend bec et ongles Foch à la Chambre devant les critiques. Cependant, l’offensive est enrayée. Le 18 juillet, pour la première fois, 500 chars français utilisés en masse permettent la percée du front au sud de Soissons : cette leçon sera retenue par les Allemands pour la guerre suivante. L’offensive franco-britannique commence le 8 août et ne s’arrêtera plus. Dans ses mémoires, Ludendorff qualifie cette date du 8 août de « jour de deuil de l’armée allemande » parce qu’il sait à ce moment que la guerre est définitivement perdue. Le couple Hindenburg-Ludendorff admet que l’armistice est devenu inévitable, avis que le Reichstag partage. Ludendorff doit démissionner de son poste en octobre après la parution de déclarations qui expriment une volte-face sur le choix de signer l’armistice

Sous la république de Weimar

Après l’armistice, Ludendorff s’expatrie en Suède où il écrit des ouvrages sur la tactique militaire et d’autres, plus politiques, dénonçant le sabordage de l’Allemagne par le pouvoir politique alors dominé par le SPD. C'est l'un des grands propagandistes de la fameuse thèse du « coup de poignard dans le dos » (Dolchstoßlegende) selon laquelle l'armée allemande, invaincue sur le terrain, a été trahie par les politiciens de l'arrière. Revenu en Allemagne en 1920, il fréquente les milieux nationalistes et les intellectuels de la Révolution conservatrice. Il participe au putsch de Kapp, puis rencontre Adolf Hitler, à qui il fait initialement confiance. Impliqué dans le putsch de la Brasserie de 1923, il est acquitté, mais, bien que restant membre du parti national-socialiste, il ne pardonnera pas à Hitler de l'avoir entraîné dans ce coup d’État raté. En 1924, il est élu député au Reichstag avec l’étiquette du NSDAP.

En 1925, Adolf Hitler, cherchant à le déconsidérer, le pousse à se présenter dans une élection où il sait qu'il n'a aucune chance. Résultat : avec le score de 1,1 % des voix au premier tour, Ludendorff perd l'élection présidentielle de 1925, remportée par son ancien supérieur, Paul von Hindenburg. « C'est parfait »[réf. nécessaire] confie Hitler à Hermann Esser, « Nous lui avons porté le coup de grâce ». Ludendorff ne se remettra jamais de sa défaite. Considérant que son ancien allié est devenu gênant pour le mouvement nazi, Hitler l'accuse en 1927 d'être franc-maçon. Il est pourtant l'auteur d'un livre pamphlétaire antimaçonnique : Vernichtung der Freimaurerei durch Enthüllung ihrer Geheimnisse (Anéantissement de la franc-maçonnerie par la révélation de ses secrets). Marginalisé, et ne jouant plus le moindre rôle, le vieux général se retire de la vie politique en 1928. 

Le mouvement païen

Se détournant de la politique, il fonde en 1925, avec Mathilde Spiess (qu'il épousera en secondes noces en 1926) le Tannenbergbund, mouvement païen de « connaissance de Dieu », qui existe toujours sous le nom de Bund für Deutsche Gotterkenntnis, et dont les membres sont parfois appelés Ludendorffer. Son retrait de la politique ne signifie pas renoncement à ses convictions. Dans La guerre totale, peu de temps avant sa mort, il écrit par exemple que « la guerre totale [...] n'était pas née uniquement de conditions politiques nouvelles où s'affirmait toujours plus nettement la concurrence entre le peuple juif et l'Église romaine, aspirant fiévreusement tous deux à dominer les peuples, à les affaiblir, à saigner à blanc les récalcitrants [...] ».

En apprenant que son ancien collègue, le maréchal-président Hindenburg, vient d'appeler Hitler à la chancellerie le 30 janvier 1933, Ludendorff lui adresse une lettre de reproches : « Et moi, je vous prédis solennellement que cet homme exécrable entraînera notre nation vers des abîmes de déshonneur […]. Les générations futures vous maudiront dans votre tombe pour ce que vous avez fait ». Erich Ludendorff meurt le 22 décembre 1937 à l’âge de 72 ans après avoir rejeté, en 1935, l’offre de Hitler lui proposant de l’élever à la dignité de maréchal. Néanmoins, le général a droit à des funérailles nationales à Munich. 

Decorations 
  • Knight of the Military Order of Max Joseph (Bavaria)
  • Grand Commander with Star of the House Order of Hohenzollern
  • Pour le Mérite (Prussia)
  • Grand Cross of the Iron Cross
  • Knight of the Military Order of St. Henry (Saxony)
  • Knight of the Military Merit Order (Württemberg)
  • Knight Grand Cross of the House and Merit Order of Peter Frederick Louis with Swords and laurel
  • Military Merit Cross, 2nd class (Mecklenburg-Schwerin)
  • Military Merit Cross, 1st class with war decoration (Austria-Hungary)
  • Gold Military Merit Medal ("Signum Laudis", Austria-Hungary)
Publications

Éditions originales

  • Meine Kriegserinnerungen 1914–1918. Berlin 1919, 1936.
  • Urkunden der Obersten Heeresleitung über ihre Tätigkeit 1916–1918. Ludendorffs Verlag, München 1922.
  • Kriegführung und Politik. Mittler, Berlin 1923.
  • Vernichtung der Freimaurerei durch Enthüllung ihrer Geheimnisse. Ludendorffs Verlag, München 1927, 1940.
  • Kriegshetze und Völkermorden in den letzten 150 Jahren. Ludendorffs Verlag, München 1928, 1939.
  • Ludendorff, Erich, u. Mathilde Ludendorff Das Geheimnis der Jesuitenmacht und ihr Ende. Ludendorffs Verlag, München 1929, 1934. online [archive]
  • Weltkrieg droht auf deutschem Boden. Ludendorffs Verlag, München 1930.
  • Mein militärischer Werdegang. Blätter der Erinnerung an unser stolzes Heer. Ludendorffs Verlag, München 1933.
  • Eine Auswahl aus den militärischen Schriften. Quelle & Meyer, Leipzig 1935.
  • Der totale Krieg. Ludendorffs Verlag, München 1935.
  • mit Mitarbeitern: Mathilde Ludendorff – ihr Werk und Wirken. Ludendorffs Verlag, München 1937.
  • Auf dem Weg zur Feldherrnhalle. Lebenserinnerungen an die Zeit des 9.11.1923. Ludendorffs Verlag, München 1937.
  • mit Mathilde Ludendorff: Die Judenmacht, ihr Wesen und Ende. Ludendorffs Verlag, München 1939.
  • Vom Feldherrn zum Weltrevolutionär und Wegbereiter deutscher Volksschöpfung. (Lebenserinnerungen, 3 Bände) Ludendorffs Verlag, München 1940.

Traduction française

  • Conduite de la guerre et Politique, traduit par L. Koeltz, Berger-Levrault, Paris
  • La guerre totale, traduit par A. Pfannstiel, Flammarion, Paris, 1937
  • Souvenirs de guerre (1914-1918) - Tome I, Tome II, Nouveau Monde éditions, 2014
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