Josse Prosper

Publié le par Roger Cousin

Josse ProsperJosse Prosper Joseph, né le 15 octobre 1874 à Pinderville (Eure). Député de l'Eure de 1913 à 1924. Sénateur de l'Eure de 1924 à 1929 et de 1938 à 1945. Propriétaire, associé d'agent de change et administrateur de sociétés, dont il eut la délicatesse de se démettre en entrant au Parlement, Prosper Josse fut élu successivement maire de Perruel-sur-Andelle le 19 mai 1912, conseiller général du canton de Fleury-sur-Andelle le 26 janvier 1913, enfin député de l'arrondissement des Andelys le 14 septembre 1913, lors d'une élection partielle, par 7.078 voix contre 5.774 à son concurrent Sarrazin. Il fut réélu le 26 avril 1914 par 8.223 voix contre respectivement 3.602 et 1.446 à ses concurrents Osmont et Villard.

Quoique député, Prosper Josse (qui avait servi en temps de paix à la Légion et aux tirailleurs) combattit volontairement sur le front et fit une très belle guerre : deux blessures, cinq citations, Légion d'honneur, Croix de guerre. Il en revint avec le grade de lieutenant-colonel de réserve. Le 16 novembre 1919, il fut brillamment réélu avec toute sa liste de la fédération républicaine, recueillant la majorité absolue, lui second, avec trois de ses colistiers, les deux autres étant élus au quotient. Il continue de siéger au Conseil général, réélu sans interruption en 1913, en 1919 et en 1925. Il préside même cette assemblée du 5 janvier 1920 au 18 septembre 1922.

Député, c'est à son initiative qu'est due la création du service dentaire aux armées (1916). C'est également lui qui avait demandé en 1915-l'adoption définitive du costume kaki à l'imitation des Anglais. Il fait créer à la Chambre une commission des colonies (proposition de 1915 adoptée en 1919) ; dépose une proposition de loi tendant à instituer le suffrage familial ; réclame dans un grand discours, le 30 juin 1920, des assouplissements à la loi de la journée de 8 heures pour relancer la production ; demande qu'on développe l'enseignement agricole par une proposition de résolution annexée au procès-verbal de la séance du 28 avril 1921 et intervient fréquemment dans le domaine militaire (mutilés, Légion étrangère, troupes marocaines).

Le 6 janvier 1924, il est élu sénateur par 552 voix contre 452 à Modeste Leroy. Son discours le plus remarqué au Sénat est une vive protestation contre l'évacuation de la Ruhr (2 avril 1925). Il revient aussi la même année sur la loi de 8 heures. Il intervient encore contre la réintégration du général Sarrail (31 juillet 1924) et sur diverses questions financières, notamment les loyers. A l'élection sénatoriale du 20 octobre 1929, le lieutenant-colonel Josse était battu dans des conditions contestées par Neuville (premier tour, Josse : 503 voix; Neuville : 471 ; deuxième tour : respectivement 483 et 512).

Il prend sa revanche à l'élection sénatoriale du 23 octobre 1938, où il est élu troisième avec 591 voix, ses adversaires sortants, Abel Lefèvre et Neuville étant battus avec 370 et 342 voix. Dans son département, il a contribué au développement de l'école d'agriculture du Neubourg et à la création d'une école ménagère agricole ambulante pour jeunes filles ; ses interventions réitérées ont abouti à la création du préventorium d'Ecouis ; enfin, il est à l'origine de l'office public d'habitations à bon marché de l'Eure. Le 10 juillet 1940 il accorda les pouvoirs constituants demandés par le Maréchal Pétain. Il est l'auteur de la Décadence économique et sociale (1928) et de deux livres de souvenirs : Huit Années de vie politique et militaire et Quatre Années de vie politique. Le lieutenant-colonel Josse était officier de la Légion d'honneur à titre militaire. Il était en outre titulaire de la Croix de guerre avec 5 citations.

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