École des cadres d'Uriage
L'École des Cadres d'Uriage est une institution française créée pendant la Seconde Guerre mondiale par le régime de Vichy. Elle
est située à Uriage-les-Bains, station thermale rattachée aux communes de Saint-Martin-d'Uriage et Vaulnaveys-le-Haut (Isère). Active entre 1940 et 1942, elle avait pour but de former les
nouvelles élites de l'État. Après la défaite de 1940, le Régime de Vichy décide de réformer la formation des élites en créant une soixantaine d'écoles de cadres chargées de former les futures
élites de la « Révolution nationale ».
L'École nationale des Cadres d'Uriage est, elle, créée par un jeune capitaine de cavalerie, Pierre
Dunoyer de Segonzac, qui vient de s'illustrer dans la campagne de mai 1940. Avec le soutien de certains membres du secrétariat d'État à la Jeunesse, il façonne l'école selon son projet. Il
s'agit de réarmer les cadres de la Nation (fonctionnaires, cadres de l'industrie ou encore syndicalistes) sur le plan intellectuel, physique et moral pour les rendre aptes à préparer la revanche
sur l'Allemagne et la reconstruction du pays.
Le capitaine Pierre Dunoyer de Segonzac parvient à se ménager une grande indépendance : il fait venir à Uriage des intellectuels indépendants tels qu'Hubert Beuve-Méry, futur fondateur du journal Le Monde, Joffre Dumazedier ou Benigno Cacérès, futurs fondateurs de
Peuple et culture, Paul-Henry Chombart de Lauwe, Paul Reuter, Jean-Marie Domenach, et des conférenciers comme Emmanuel Mounier et Jean-Marcel Jeanneney. L'École devient vite un lieu de liberté, de réflexion et de débats, se
démarquant de la politique de collaboration du régime, jusqu'à devenir un vivier intellectuel de la Résistance, du côté de laquelle elle passe en septembre 1942. Située au château de
Saint-Martin-d'Uriage près de Grenoble, et proche de plusieurs maquis, dont le maquis du Vercors, les liens avec les groupes de résistants sont nombreux.
Dissoute en décembre 1942 sur décision de Pierre Laval, elle est ensuite remplacée dans le même château par
l'École des cadres de la Milice française. Cependant, des stagiaires se sont réorganisés pour se regrouper en
« équipes volantes » qui vont de maquis en maquis pour former les jeunes résistants de toutes origines. L'expérience d'Uriage est considérée comme la préfiguration de la future École nationale
d'administration.
Anciens élèves
- Bertrand d'Astorg
- Paul Delouvrier
- Jean-Marie Domenach
Personnel