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Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias

Ducos Hippolyte

Hippolyte Ducos est un homme politique français, né le à Saint-André (Haute-Garonne) et mort le à Toulouse.

Ducos Hippolyte (gauche) et Henri Queuille le 12 novembre 1932

Ducos Hippolyte (gauche) et Henri Queuille le 12 novembre 1932

Carrière

Jeunesse

Fils d'un cultivateur père de cinq enfants, Hippolyte Ducos fait toutes ses études secondaires comme boursier au collège de Revel (Haute-Garonne) où il est le condisciple de Vincent Auriol. Boursier de licence, puis « agrégatif », à la Faculté des lettres de Montpellier, il affronte avec succès le concours de l'agrégation des lettres, exerçant ensuite effectivement la carrière professorale à Carcassonne, Montauban, Foix, Albi et Toulouse. Comme étudiant et comme professeur, il donne de nombreuses conférences dans les universités populaires. Mobilisé dès le premier jour de la guerre de 1914, comme caporal d'infanterie, il fait brillamment toute la campagne dans cette arme (215e puis 81e R. I.), nommé successivement sous-lieutenant, puis lieutenant, dans une compagnie de mitrailleuses, cinq fois blessé, quatre fois cité dans les termes les plus élogieux, décoré en 1916 de la Légion d'honneur sur le champ de bataille.

Politique

Elu dès son retour de la guerre conseiller général du canton de Barbazan, en Haute-Garonne, il se présente dans ce département aux élections générales législatives du 16 novembre 1919, en troisième position sur la liste d'Union républicaine radicale et radicale- socialiste. Partisans de réformes, les candidats souhaitent qu'elles s'accomplissent sans bouleversement de l'ordre social et dans le respect de la propriété, préconisant notamment une décentralisation administrative, la réduction du nombre des fonctionnaires, la taxation des trafiquants, un changement des méthodes de travail parlementaire, la reconnaissance des droits des anciens combattants, la défense de l'agriculture et le développement de l'éducation nationale. H. Ducos est élu en compagnie de son colistier Gheusi, sa liste obtenant en moyenne 28.542 voix sur 93.624 suffrages exprimés, lui-même en recueillant 30.013.

Inscrit au groupe radical-socialiste, comme tout au long de sa carrière et autant que ce groupe conservera une existence propre, il est membre de la Commission de l'enseignement et des beaux-arts et de celle des mines et de la force motrice. Sa première proposition de loi (1921) concerne l'organisation de l'enseignement postscolaire. La France « a besoin de clairs cerveaux, de caractères bien trempés et de corps robustes ». « Eduqués, les travailleurs comprendront que progresser, pour un peuple, veut dire s'harmoniser et, rejetant comme une absurdité la conception de l'ordre enfanté par le désordre, de la santé provenant des pires convulsions, de la civilisation la plus parfaite résultant des plus terribles éruptions des instincts primitifs, ils mettront la puissance du nombre au service de la raison et chercheront la justice dans une adaptation de plus en plus exacte de notre société au rythme universel. » Ces lignes, extraites de l'exposé des motifs, pourraient servir d'exergue à l'œuvre parlementaire de H. Ducos, presque tout entière consacrée à la défense d'une conception de l'éducation directement issue de l'enseignement des anciens.

Sa première interpellation (1922), elle aussi relative aux problèmes de l'enseignement, et plus particulièrement à la réforme en cours, n'est pourtant pas placée sous le signe exclusif du grec et du latin puisque, dénonçant le caractère de classe de 1 enseignement classique, il se prononce pour le « maintien intégral des humanités modernes à côté des humanités classiques » et affirme que « ce n'est pas de latin et de grec, mais de sciences et de langues vivantes que nous avons besoin pour nous relever économiquement ». Il se déclare par ailleurs adversaire de la militarisation de l'université et, dans un autre ordre d'idées, du bachotage. Porte-parole du Parti radical en la matière - il avait rapporté sur la question de la réorganisation de l'enseignement au congrès du Parti de 1922 - il signe en juillet 1923, à la conclusion du débat, un ordre du jour invitant le ministre à « laisser subsister, de la 6e à la 1re, la branche moderne à côté de la branche classique ».

Il était auparavant intervenu en séance publique dans la discussion d'un projet de loi ayant trait à l'éducation physique et à la préparation militaire obligatoire (1921). Il s'y présentait comme un fervent défenseur de l'éducation physique, qu'il souhaitait rendre obligatoire pour les garçons jusqu'à leur incorporation militaire et pour les filles jusqu'à l'âge de 16 ans, le sport devant être pratiqué dans un esprit désintéressé et non comme un spectacle. Au cours de ce mandat, il est également rapporteur d'une proposition de loi relative à la nationalisation des fonctions des contremaîtres et des maîtresses d'atelier des écoles pratiques d'industrie (1920), rapporteur pour avis d'un projet de loi portant ouverture des crédits nécessaires à la création d'écoles pratiques de commerce et d'industrie ou d'écoles de métiers (1921), rapporteur d'un projet de loi autorisant la vente aux enchères publiques de quatre joyaux appartenant au Louvre (1922). Il intervient dans les discussions budgétaires à propos de l'enseignement et des pensions civiles et militaires (1923) et dans des débats sur des projets de loi relatifs à l'organisation générale de l'armée (1924) et aux assurances sociales (1924).

Aux élections générales du 11 mai 1924, il conduit la liste du Parti républicain radical-socialiste et du Parti socialiste français, menant une campagne hostile au bloc national et promettant aux électeurs de faire payer l'Allemagne, de faire rendre gorge aux profiteurs de la guerre et de soutenir, au cas où il faudrait dégager des ressources exceptionnelles, le recours à un prélèvement équitable sur les grosses fortunes. Il est élu, mais cette fois seul de la liste, avec 30.507 voix sur 109.567 suffrages exprimés. Il entre à la Commission des finances, qui le porte à sa vice-présidence en 1926. Son activité politique est intense. Au Parti radical, dont il devient vice-président en 1926, il est un militant écouté, souvent rapporteur dans les congrès. A la Chambre, il est un parlementaire qui se dépense sans compter.

Il dépose des propositions de loi relatives à la création d'un office national autonome des allumettes (1924), à l'emploi obligatoire des mutilés de guerre (1924), à l'enseignement postscolaire (1925), à l'institution d'une banque d'amortissement (1926). Il est rapporteur de projets ou de propositions concernant la création de l'Institut international de coopération intellectuelle à Paris (1924), l'agrandissement du Collège de France (1926), les pupilles de la Nation (1926), des constructions scolaires dans la banlieue parisienne (1927), les professeurs de gymnastique (1927), la responsabilité des membres de l'enseignement public (1927), sans oublier la réparation des trop fréquents dommages causés par des calamités naturelles survenues dans sa région. Il prend part en séance publique à des discussions concernant l'amnistie - où il intervient en faveur de Joseph Caillaux - (1924), la poste aérienne (1925), la dette flottante (1925), les retraites de l'Etat (1925), les tarifs des chemins de fer (1926), les travaux de génie rural (1926), etc. Il demande à interpeller sur les intentions du Gouvernement à l'égard du projet de cession du monopole des allumettes à une société privée (1926) et sur la mévente du cheptel bovin (1927).

Mais il reste principalement attaché aux questions d'enseignement. En 1926, il demande à interpeller « sur les mesures que le Ministre de l'Instruction publique compte prendre pour que l'indispensable organisation des humanités modernes, édictées par le décret du 9 août 1924, ne se fasse pas au détriment des humanités classiques, présentement menacées, et par le projet de suppression du grec obligatoire ». Surtout, nommé rapporteur du budget de l'Instruction publique, il se consacre passionnément a sa tâche. Les huit volumineux rapports qu'il fournit pour les budgets des exercices 1925 à 1932 attestent l'œuvre accomplie. Documents précieux sur la situation de l'enseignement en France pendant cette période, ils sont aussi le reflet du vif débat d'idées alors mené sur l'école, et dans lequel H. Ducos prend vigoureusement parti. Schématiquement, ses thèses peuvent se résumer dans les propositions suivantes : le problème de l'enseignement est, au fond, le problème capital; il exige, pour sa solution, la création d'un grand Ministère de l'Education nationale ; l'enseignement doit être démocratique, et pour ce faire, totalement gratuit ; l'école unique qu'il préconise n'est autre chose que l'égalité de tous les petits Français devant le droit à l'instruction, cette égalité étant assurée, d'une part par un système de bourses, d'allocations familiales et de prêts d'honneur, d'autre part par un assouplissement des structures de l'enseignement permettant l'accès à l'enseignement supérieur d'étudiants non titulaires du baccalauréat ; le caractère traditionnel de l'enseignement secondaire doit être préservé, les humanités classiques maintenues, l'éducation physique, l'enseignement de la musique et le chant mis en honneur ; l'enseignement public, dont le caractère laïque est intangible, ne doit pas tendre au monopole ; la liberté de l'enseignement doit être respectée.

Il intervient naturellement dans toutes les discussions intéressant l'instruction publique, se trouvant au premier rang des promoteurs de l'extension progressive de la gratuité de l'enseignement secondaire. Aux élections générales de 1928, marquées par le retour au scrutin uninominal majoritaire à deux tours, il se présenté dans la circonscription de Saint-Gaudens. Il est élu le 29 avril, au deuxième tour, l'emportant sur le socialiste Labatut par 12.482 voix contre 10.185, 23.290 suffrages étant exprimés. Il ajoute à ses fonctions de la précédente législature celles de membre des Commissions des pensions civiles et de l'aéronautique. Il dépose diverses propositions de loi, dont une relative aux services de l'éducation physique (1932). Il est l'auteur de très nombreux rapports et avis concernant, entre autres sujets, des fouilles en Egypte (1929), le scoutisme, les pupilles de la nation (1929), les bibliothèques publiques (1930), la célébration du centenaire de Jules Ferry et la commémoration des lois qui ont créé l'enseignement public (1931), le personnel de l'Instruction publique (1932), la personnalité civile et l'autonomie financière à accorder au collège de France (1932). Outre ses interventions touchant l'Instruction publique, il prend part à des discussions concernant la crise de l'habitation (1928) et les dépenses en vue de la participation de la France aux Jeux olympiques (1931). Il demande à interpeller en 1929 et en 1931 sur la crise et la protection de l'élevage.

Ses électeurs lui renouvellent leur confiance aux élections générales des 1er et 8 mai 1932 où, au deuxième tour de scrutin, il bat le candidat communiste Arrieu par 15.593 voix contre 1.069 sur 17.407 suffrages exprimés. Il inaugure sa carrière ministérielle le 3 juin 1932 en participant comme sous-secrétaire d'Etat à l'Education nationale, chargé de l'enseignement technique, au cabinet formé après les élections par Edouard Herriot. Il ne quittera pas les Gouvernements qui lui succéderont jusqu'au 9 février 1934, dans lesquels il restera sous-secrétaire d'Etat à l'Education nationale (cabinets Paul-Boncour et Daladier) et deviendra Ministre des Pensions (cabinets A. Sarraut, Chautemps et deuxième cabinet Daladier). C'est au titre de sous-secrétaire d'Etat chargé de l'Enseignement technique qu'il participe à la discussion budgétaire de 1933. Redevenu simple député, il est membre des Commissions de l'enseignement et des pensions et de l'hygiène. Il dépose une proposition de loi relative à la création d'une Caisse des pensions de guerre (1935) dont il rédige le rapport (1936). Il participe à la discussion du budget de l'exercice 1935, s'intéressant toujours aux questions d'éducation physique et d'enseignement. Il est élu vice-président de la Chambre le 7 février 1936. Se représentant aux élections des 26 avril et 3 mai 1936, il invite les électeurs à « confier les destinées de la République, non à des perturbateurs et à des révolutionnaires, mais à des hommes d'ordre et de progrès, non à des négateurs et à des destructeurs, mais à des réalisateurs et à des constructeurs ». Il est entendu et réélu au deuxième tour de scrutin par 11.867 voix contre 11.215 au socialiste Labatut sur 23.364 suffrages exprimés.

Membre de la Commission de l'enseignement et des beaux-arts, il en assure la présidence, qu'il cumule avec la vice-présidence de la Chambre. Il participe en ces qualités aux séances publiques mais intervient aussi, notamment comme rapporteur pour avis de la Commission du commerce sur le projet de loi tendant à l'institution d'un office national professionnel du blé (1936), et comme interpellateur relativement à la réparation des dommages causés par les inondations en Haute-Garonne (1937). Il dépose une proposition de résolution tendant à créer à Paris un institut d'université des sciences domestiques (1937). Ses compétences lui font attribuer la présidence du Palais de l'Enseignement a l'exposition universelle de 1937. Il renoue avec les fonctions ministérielles le 13 septembre 1939 en devenant sous-secrétaire d'Etat à la Défense nationale dans le troisième cabinet Daladier, portefeuille qu'il conserve dans le cabinet Paul Reynaud, jusqu'au 10 mai 1940. C'est à ce titre qu'il répond, le 1er mars 1940 aux interpellations sur la politique agricole du Gouvernement en matière de permissions agricoles, réquisitions, etc.

Le 10 juillet 1940, il vote, avec la majorité de ses collègues, la délégation de pouvoirs à Philippe Pétain. Il deviendra par la suite l'un des premiers et des principaux animateurs de la Résistance dans la partie méridionale de la Haute-Garonne. Affilié au réseau Combat, il diffuse et fait lui-même imprimer des journaux clandestins, puis crée la section locale du M.U.R., réalisant ainsi l'intégration de la plupart des mouvements de résistance du Comminges. Il donne l'hospitalité, à Saint-Gaudens puis à Albi, aux réunions clandestines des dirigeants du M.U.R., puis à l'E.M. de l'Armée régulière réfugié dans la région de Carmaux, organise des filières d'évasion vers la frontière espagnole, ravitaille en armes le maquis local et, fait un instant prisonnier par les Allemands, réussit à leur échapper sous le feu des mitrailleuses. Affilié à l'organisation des Parlementaires Résistants présidée par le docteur Mazé (ancien secrétaire général du parti radical), il est reçu avec ce dernier par Georges Bidault, président du C.N.R. le 14 janvier 1944, en vue d'organiser la liaison et l'extension des maquis.

Cette activité de résistant lui vaut d'être relevé de l'inéligibilité parlementaire dès le 1er février 1945, par arrêté préfectoral. Candidat à la première Assemblée Nationale constituante, il est battu aux élections du 21 octobre 1945, sa liste n'obtenant que 17.308 voix sur 229.719 suffrages exprimés. Mais il est élu maire de Lilhac en 1947 et conseiller général de l'Isle-en-Dodon en 1949, mandats qui lui seront renouvelés comme l'avait été celui de conseiller général de Barbazan de 1919 à 1945. Il fait sa rentrée parlementaire à la suite des élections du 17 janvier 1951 où il figure au deuxième rang, après Maurice Bourgès-Maunoury, sur la liste présentée par le Rassemblement des gauches républicaines, le Parti républicain radical et radical-socialiste et l'U.D.S.R. et apparentée aux listes socialiste et M.R.P. Sa liste recueille 58.953 voix de moyenne sur 228.534 suffrages exprimés, lui-même en totalisant 58.996. Il retrouve sa place au groupe républicain radical et radical-socialiste et est membre des Commissions de la défense nationale, des pensions, de l'éducation nationale et de celle formée spécialement pour examiner les problèmes intéressant les Etats associés d'Indochine.

Il est l'auteur de diverses propositions tendant notamment à la réparation des dommages causés par les calamités naturelles en Haute-Garonne (1952), à la protection du musée Delacroix (1952), à la révision de l'article 83 de la Constitution relatif au Conseil supérieur de la magistrature (1953) et à la retraite du combattant (1955). Il intervient au cours des discussions budgétaires intéressant l'éducation nationale, l'agriculture, la défense nationale et les travaux publics, particulièrement pour réclamer une augmentation des crédits affectés au Centre national de la recherche scientifique et défendre l'industrie aéronautique. Il dépose des demandes d'interpellation sur la réforme de l'orthographe (1952) et les licenciements dans les usines d'aviation (1953) et prend part à la discussion d'interpellations visant la politique agricole du Gouvernement (1953). Mais c'est en développant, en juillet 1953, une demande d'interpellation sur la réforme de l'enseignement qu'il reprend son grand combat parlementaire pour une éducation humaniste. Il met en garde contre toute atteinte à l'organisation de l'enseignement secondaire français, mieux conçu que tout autre pour dispenser une culture générale désintéressée. Reconnaissant la valeur des humanités modernes, il proclame la préexcellence de la tradition culturelle gréco-latine et s'élève contre les « méthodes actives »; le principe d'une agrégation des lettres modernes, le règne des orienteurs et psycho-techniciens et l'influence de la pédagogie américaine.

Le 9 novembre 1955 il refuse, avec la majorité de ses collègues, la confiance au Gouvernement Edgard Faure, vote qui provoque la dissolution de l'Assemblée Nationale. Il est réélu aux élections générales du 2 janvier 1956 dans les mêmes conditions qu'en 1951, sa liste, apparentée cette fois à celles des socialistes et des républicains sociaux, obtenant 62.277 voix sur 259.520 suffrages exprimés, lui-même en recueillant 63.680. Il fait partie de la Commission de la défense nationale et de celle de l'éducation nationale. Celle-ci l'élit vice-président et le désigne pour représenter l'Assemblée Nationale au sein de la Commission de la République française pour l'UNESCO. Il est en outre président du groupe parlementaire de défense de l'agriculture et des industries agricoles. Il est l'auteur de plusieurs propositions de loi et de résolution parmi lesquelles une tendant à prolonger l'obligation scolaire jusqu'à 16 ans (1956) et une autre tendant à inviter le Gouvernement à déposer un projet de loi portant création d'une Caisse nationale des calamités agricoles. La présentation des budgets lui donne l'occasion de prendre de nouveau la défense de l'agriculture et de l'enseignement, tandis que la discussion d'une interpellation sur la politique scientifique du Gouvernement lui permet d'exposer ses vues sur la matière et d'insister sur le besoin de renforcer le rôle du C.N.R.S. (1957). Mais c'est encore comme rapporteur, en 1957, d'un projet et de propositions de loi de réforme de l'enseignement qu'il intervient longuement, faisant l'historique de la question, rappelant les principes pour lui essentiels de la nécessité d'une culture humaine dans une civilisation technicienne, de la démocratisation par la gratuité réelle- et - élément nouveau - le versement d'une allocation-salaire aux étudiants, soulignant le danger des innovations intempestives, exaltant la valeur de l'éducation du peuple pour la vie de la nation.

Il vote le 2 juin 1958 les pleins pouvoirs au général de Gaulle et fait campagne pour le oui au référendum du 28 septembre 1958, entrant ainsi en opposition avec une partie de la fédération radicale de la Haute-Garonne, conduite par Maurice Bourgès-Maunoury. C'est fort des 82 % de « oui » qui se sont manifestés dans sa circonscription de Saint-Gaudens qu'il s'y présente aux élections des 23 et 30 novembre 1958 comme candidat républicain radical-socialiste et de défense paysanne. Il est élu au deuxième tour de scrutin, totalisant 19.393 voix contre 11.213 au socialiste Lasserre, 4.380 au candidat de la Convention républicaine Lioux et 3.477 au communiste Champinot, sur 38.463 suffrages exprimés. Seul parlementaire radical de la Haute-Garonne réélu, partisan du Gouvernement Debré, ses dissentiments avec la majorité de la fédération radicale du département l'amènent à créer une « fédération orthodoxe du parti radical » en janvier 1959. Avec ses collègues radicaux, en nombre insuffisant selon le nouveau règlement pour constituer un groupe autonome, il s'inscrit à l'Assemblée Nationale à la formation administrative des non-inscrits, puis au groupe de l'Entente démocratique. Il fait partie de la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales.

Il dépose une proposition de loi tendant à interdire à tous les établissements scolaires et universitaires publics de se donner ou de continuer à porter le nom d'une personne vivante (1959) et une autre relative au baccalauréat et à la date des vacances (1960). Il prend part à la discussion du budget de l'exercice 1960, s'intéressant particulièrement à l'électrification rurale, s'oppose dans une question avec débat à la création d'une agrégation de lettres modernes (1959) et participe à la discussion d'un projet de loi complémentaire à la loi d'orientation agricole (1962). Il se prononce, le 4 octobre 1962, pour la motion de censure dont l'adoption entraînera la dissolution de l'Assemblée Nationale par le Président de la République. Les électeurs de la circonscription de Saint-Gaudens l'élisent une fois de plus le 25 novembre 1962, au deuxième tour de scrutin, lui accordant 19.137 voix contre 18.501 au socialiste Lasserre et 2.590 à Jean Blanc, M.R.P. indépendant, sur 40.228 suffrages exprimés. Il se présentait sous l'étiquette de « républicain radical-socialiste de l'Entente démocratique, de la défense agricole et de défense des contribuables ». Il est membre du groupe du rassemblement démocratique et de la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales. Il est aussi le plus ancien parlementaire siégeant à l'Assemblée.

Il intervient dans les discussions budgétaires de 1963 et 1964, notamment en faveur des rapatriés d'Algérie, et prend part à un débat sur une question orale concernant les difficultés économiques du Sud-Ouest (1963). Mais les problèmes de l'enseignement restent au centre de ses préoccupations. Ses inquiétudes quant à une réforme projetée de l'orthographe sont exposées dans une question écrite en 1965. Et sa voix se fait de nouveau inlassablement entendre au cours de trois débats sur l'éducation nationale, en 1963, 1964 et 1965. Dans le premier, il termine son intervention en pressant le ministre de réaliser la seule vraie réforme qui vaille, celle conduisant à la démocratisation de l'enseignement par la gratuité qui « ne peut être effective que si l'on instaure un régime nouveau et plus réaliste pour l'attribution des bourses, si l'on prévoit l'allocation d'un présalaire au troisième cycle du premier degré, si l'on considère enfin l'étudiant comme le travailleur qu'il est en réalité et qu'on lui alloue un salaire en rapport avec les services qu'il rend et qu'il est appelé à rendre à la collectivité ». Dans le second, provoqué par le dépôt de plusieurs questions orales dont la sienne, il exprime ses craintes quant à l'abaissement des études secondaires et des études supérieures en vue de l'acquisition de la licence. Dans le troisième, s'adressant au ministre de l'Education nationale, il illustre sa protestation par ces mots : « Quoi qu'il en soit, nous n'admettrons pas que l'enseignement général supérieur devienne un enseignement purement technique et - permettez-moi de vous le dire - nous n'admettrons pas que Minerve et Apollon soient chassés de leurs autels par Vulcain et Mercure, et encore moins qu'ils soient scandaleusement honorés sur ceux qui leur resteront. » À sa mort, son suppléant, François Gabas le remplace à l'Assemblée nationale. 

Mandats

  • Conseiller général de la Haute-Garonne, dans le canton de Barbazan (1919-1940), puis celui de L'Isle-en-Dodon (1949-1970)
  • Maire de Lilhac (1947-1970)
  • Député radical de la Haute-Garonne de 1919 à 1940 et de 1951 à 1970
  • Sous-secrétaire d'État à l'Enseignement Technique du 3 juin 1932 au 31 janvier 1933 dans les gouvernements Édouard Herriot (3) et Joseph Paul-Boncour;
  • Sous-secrétaire d'État à l'Éducation nationale du 31 janvier au 26 octobre 1933 dans le gouvernement Édouard Daladier (1);
  • Ministre des Pensions du 26 octobre 1933 au 9 février 1934 dans les gouvernements Albert Sarraut (1), Camille Chautemps (2) et Édouard Daladier (2);
  • Sous-secrétaire d'État à la Défense nationale et à la Guerre du 13 septembre 1938 au 10 mai 1940 dans les gouvernements Édouard Daladier (3) et Paul Reynaud.
  • En tant que doyen des députés, il prononce le discours d'ouverture de la IVe législature de la Ve République à l'Assemblée nationale, le 17 juillet 1968.

Distinctions

  • Commandeur de la Légion d'honneur
  • Croix de guerre 1914-1918 (5 citations)
  • Commandeur de l'Ordre du Mérite (Hongrie)
  • Commandeur de l'Ordre du Mérite maritime de la République espagnole
  • Commandeur de la Distinction d'honneur de la République autrichienne
Publications
  • Souviens-toi !...
  • Paroles en province
  • Le Parti radical et les anciens combattants, Campagne électorale 1936
  • Le service de santé militaire en France, 13 septembre 1939-10 mai 1940
  • Marxisme ou liberté ?
  • Pour la défense du Latin
  • Pourquoi l'école unique ?
Articles Sources
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