Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias
Million Dollar Baby, ou La fille à un million de dollars au Québec, est un film américain réalisé par Clint Eastwood, sorti en 2004. Rejeté depuis longtemps par sa fille, l'entraîneur Frankie Dunn s'est replié sur lui-même et vit dans un désert affectif, en évitant toute relation qui pourrait accroître sa douleur et sa culpabilité. Le jour où Maggie Fitzgerald, 31 ans, pousse la porte de son gymnase à la recherche d'un coach, elle n'amène pas seulement avec elle sa jeunesse et sa force, mais aussi une histoire jalonnée d'épreuves et une exigence, vitale et urgente : monter sur le ring, entraînée par Frankie, et enfin concrétiser le rêve d'une vie. Après avoir repoussé plusieurs fois sa demande, Frankie se laisse convaincre par l'inflexible détermination de la jeune femme. Une relation mouvementée, tour à tour stimulante et exaspérante, se noue entre eux, au fil de laquelle Maggie et l'entraîneur se découvrent une communauté d'esprit et une complicité inattendues...
Million Dollar Baby de Clint Eastwood
C'est l'histoire de Frankie, l'entraîneur de boxe, et de Maggie, la fille qui met les autres filles K.-O., et c'est Scrap (l'employé modèle qui surveille le ring et dort dans la salle de gym) qui la raconte. Cette voix off installe d'emblée le vingt-sixième film de Clint Eastwood dans le plus séduisant des classicismes. Million Dollar Baby est bien l'héritier du « film de boxe », mais ici le héros est une héroïne. Ce changement de sexe bouscule les relations entre des personnages archétypaux, insuffle de la vie dans une mécanique narrative hyper rodée. Donc, Frankie — Clint lui-même — coache Maggie, une jeune femme qui n'a que son punch pour atout. L'ascension de Maggie constitue le corps (à tous les sens du terme) du film et permet à Eastwood d'illustrer des thèmes chers à l'Amérique et à lui-même : le goût de l'épreuve, la valeur du travail individuel et le mérite qui l'accompagne, la transmission d'un savoir. Et cette croyance forte et simple que les êtres ont sinon un destin, du moins une voie, qui exprimera au mieux leurs aptitudes. La dernière demi-heure du film change la donne.
A l'éloge des valeurs qui fondaient le film et le parcours de Maggie (valeurs fascinantes et ambiguës, l'individualisme en tête) se substitue un discours plutôt réactionnaire sur une société sans morale. On peut trouver cet épilogue plus faible. — Aurélien Ferenczi