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Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias

Estier Claude

Claude Estier, né Claude Ezratty le 8 juin 1925 dans le 17e arrondissement de Paris et mort le 10 mars 2016 à Paris, est un journaliste et un homme politique français.

Estier Claude
Estier Claude
Estier Claude

Il est le fils d'Henri Ezratty, sympathisant de la SFIO, et de Lucie Bemerbe. Il a un frère, José, époux de la haute fonctionnaire Myriam Bader. Il baigne dans une culture socialiste jusqu’à l’adolescence, où ses convictions se renforcent sous l’influence de ses professeurs Robert Verdier et Maurice Merleau-Ponty. Il fait ses classes au lycée Carnot puis à l'École libre des sciences politiques. S'engageant dans la résistance en 1942, il effectue des transports d'armes et de journaux à Lyon jusqu'en 1944. Chargé des rapports d’écoute de Radio Londres et de Radio Alger, il finit la guerre dans les FFI. Il devient alors, en 1945, adhérent de la SFIO. C'est pour un article sur Jules Moch, publié dans la Bataille socialiste, qu'il est exclu, fin 1947, du Populaire pour lequel il suivait la politique gouvernementale. Il milite en 1948 au Parti socialiste unitaire, où il rencontre, entre autres, Gilles Martinet et Pierre Stibbe.

Hésitant entre l'adhésion au PCF et un simple compagnonnage de route, il assume sa sensibilité communisante et neutraliste quand il intègre le noyau originel de France Observateur. Il y joue alors un rôle important dans son service politique, tout en conservant son poste au Progrès de Lyon et en effectuant des piges à Libération. Se situant dans la mouvance anticonformiste, il est proche du cartel d'action des gauches indépendantes, comme de nombreux rédacteurs de L’Obs. Fervent soutien de la cause algérienne, il noue des liens avec les nationalistes algériens comme Ferhat Abbas. La crise de mai 1958 constitue une rupture majeure dans son itinéraire politique, dans la mesure où son antigaullisme l’amène à quitter Le Monde pour lequel il travaillait depuis 1955. En effet, en juin 1958, il apparaît comme le seul des rédacteurs du service politique (Raymond Barrillon (1921-1983), Georges Mamy, Alain Guichard) à aller au bout de son opposition à la position attentiste adoptée par Hubert Beuve-Méry face au nouveau pouvoir. Il amorce alors un rapprochement vers François Mitterrand, devient rédacteur en chef de Libération (en 1958), et continue sa collaboration à France Obs.

Fin 1964, le quotidien Libération disparaît. Parallèlement à son activité de journaliste, il rallie l'équipe de campagne de Mitterrand où il assure la liaison avec les communistes. Il est ainsi aux premiers rangs pour couvrir la candidature de Mitterrand, pour qui il surveille de près la ligne politique suivie par Le Nouvel Observateur. Lors de la campagne présidentielle, il s’oppose ainsi à Gilles Martinet à propos d'une « une » jugée trop défavorable à son candidat. Élu député aux élections législatives en 1967 face à Alexandre Sanguinetti, il cesse alors le journalisme. La prise de pouvoir mitterrandienne au PS en 1971 l’amène à se consacrer à L'Unité. Ensuite, il est réélu député (mai 1981), président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale de 1983 à 1986. 

Parallèlement, de 1981 à 1988, il participe à l'émission Vendredi Soir sur France Inter avec Jean d'Ormesson, Pierre Charpy et Roland Leroy. Par décret paru au Journal Officiel du 11 septembre 1983, il perd son nom de naissance, Claude Ezratty. En 1986, il est élu sénateur et devient, en 1988, président du groupe socialiste du Sénat. Il se présente ainsi plusieurs fois à la présidence du Sénat, mais échoue face aux candidats de la droite. Il reste président du groupe socialiste jusqu'à sa retraite, en septembre 2004. Il participe activement à la campagne de Lionel Jospin pour l'élection présidentielle de 2002. Il se consacre ensuite à nouveau à la littérature en publiant plusieurs ouvrages politiques.

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